Le jardin de Kyu Furukawa 旧古河庭園
Allons voir si la rose
L’élégant jardin de Kyu Furakawa est un ensemble unique où se côtoient une villa, un jardin de style occidental et un jardin traditionnel japonais. Ce parc de 3 hectares est un témoignage précieux de l’ère Taisho (1912-1926).

Le jardin Kyu Furukawa
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Il était une fois un jardin
Lieu de résidence de seigneurs féodaux à l’époque d’Edo puis de l’homme politique, Mutsu Munemitsu (1844-1897), à partir de 1887, le site devient la propriété de riches industriels, la famille Furukawa, en 1914. Aménagé sur les hauteurs de Musashino dès 1917, ce parc combine un jardin de style occidental et un jardin japonais ; une alliance typique de l’ère Taisho (1912-1926). Réquisitionné en 1947 par l’État et les forces d’occupation, les jardins de la famille Furukawa sont transformés en un parc public en 1956. Cinquante ans plus tard, de par son histoire et ses caractéristiques de l’ère Taisho, le jardin est classé au patrimoine municipal de Tokyo et obtient l’appellation de meisho, Site d’Exception, par le gouvernement nippon.
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Les roses embaument l'air du jardin de Kyu Furukawa
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Un petit air d’Occident
Le jardin en terrasse et le pavillon, tous deux de style occidental, sont l’œuvre de l’architecte britannique Josiah Conder (1852-1920). Cet architecte londonien accepte, en 1877, une invitation pour enseigner au Japon. Sous contrat avec le gouvernement Meiji, Conder réalise plusieurs bâtiments de style occidental ; très en vogue à l’époque. Son Rokumeikan, destiné à loger des hôtes étrangers et le Musée Impérial d’Ueno subsistent toujours à Tokyo. Grand érudit et amateur d’art traditionnel japonais, il est considéré dans l’archipel comme le père de l’architecture moderne japonaise.
Cette résidence, en briques et ardoises, qui abrite aujourd’hui le Musée Otani, rappelle fortement les villas britanniques. À l’intérieur, les styles japonais et occidental coexistent. Au rez-de-chaussée, vous trouvez une salle de réception, un fumoir, une salle à manger, une salle de billard dans le pur style européen. À l’étage, les chambres sont japonaises avec revêtement traditionnel en tatami. Le musée propose des visites guidées trois fois par jour ; accessibles sur réservation et au tarif de 800 yen (7€). À l’extérieur de la villa, le printemps venu, les magnifiques rosiers du jardin à la française embaument les environs.
Tradition japonaise
Le jardin japonais a été réalisé en 1919 par Ogawa Jihei (1860-1933), grand maître jardinier de Kyoto. Celui-ci imagine un superbe jardin sec, Kare-sansui, sur les bords d’un étang Shinji-ike, étang dont le plan imite le kanji 心 signifiant "cœur". Le Kare-sansui est composé d’une chute d’eau sèche, kare-taki, et de rochers. Connu par les historiens des jardins depuis le XIe siècle, ces jardins suggèrent des montagnes et de l'eau en utilisant uniquement des pierres, du sable, du gravier et de la mousse. L'eau y est symbolisée par des arrangements de roches créant la cascade sèche. Si l’on trouve de nombreux exemples de Kare-sansui datant des XVe et XVIe siècles à travers tout le pays, leur résonance esthétique avec l’art abstrait explique en grande partie leur résurgence au début du XXe siècle.
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L'étang Shinji-ike du jardin japonais
Crédit: Wikimédia
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